Comment comprendre la relation entre l’histoire de la Terre et l’histoire des hommes ? Comment inventer de nouvelles métaphores et de nouveaux récits qui nous permettront de comprendre que les hommes sont entrés dans la géohistoire ?
Le Musée pétrifié est un espace fictionnel, dans lequel évolueront les participant·es, prenant pour point de départ une collection d’archives géologiques issues du British Geological Survey (BGS), institution fondée au XIXe siècle en Angleterre. Constituée de fragments de roches, de minéraux, d’échantillons numérotés et de pierres porteuses d’histoires, cette collection de l’Empire britannique rassemble des témoins matériels de la Terre. Elle servira de cadre et de matériau pour le travail mené durant la semaine de formation. Les participant·es seront invité·es à activer cette collection en s’appropriant les archives qui la composent et en imaginant, à travers elles, de nouvelles manières de raconter les histoires de la Terre.
Ce temps de laboratoire proposera d’explorer différentes manières de fabuler à partir de ces archives lithiques : des pratiques corporelles et chorégraphiques, des lectures autour de l’histoire des sciences et de la représentation de la Terre ainsi que des exercices performatifs mettant en jeu les récits ainsi construits. Le travail se déploiera aussi bien dans l’espace du Musée pétrifié qu’au sein de déambulations dans les environs du théâtre. Nous interrogeons les traces fossiles, les pierres et les qualités rocheuses pour nous rendre sensibles aux manières dont elles façonnent notre quotidien.
À l’issue de cette semaine, le groupe aura contribué à transformer le Musée pétrifié en imaginant de nouvelles histoires géologiques où l’expérimentation artistique et la spéculation viennent dialoguer avec les savoirs géologiques existants. Ces récits se distinguent des formes dramatiques classiques : ils sont cycliques plutôt que linéaires, fragmentaires et collectifs plutôt qu’individuels, précaires et multiples à l’image des entités et des choses qui les font parler. Ils ne racontent plus seulement la Création et le cours du monde, mais cherchent à spéculer sur le temps présent, à imaginer et transmettre de nouvelles manières de représenter, penser et de sentir notre inscription terrestre.
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
- Explorer par la pratique chorégraphique les questions liées au projet artistique de la compagnie, en travaillant le corps comme capteur et révélateur d’autres manières d’habiter et de percevoir l’espace.
- Se familiariser avec un corpus de documents scientifiques, littéraires, réflexifs et historiques, afin de diversifier nos approches et nos modes de compréhension.
- Développer des pratiques théâtrales de fabulation – inventer et jouer des récits – à partir d’éléments de terrains (transformées en textiles à manipuler, afin d’expérimenter de nouvelles manières de raconter et de partager ces matériaux.)
Déroulé de la formation
Sur cinq jours, la formation propose un voyage mêlant danse, narration et création. Les matinées sont consacrées à l’exploration chorégraphique sur le plateau. Chaque fin de matinée invite à un travail à la table autour des thématiques abordées, en lien avec des corpus scientifiques, littéraires ou philosophiques. L’après-midi est dédié à l’invention de récits, que l’on expérimente en superposition avec le mouvement, donnant vie aux histoires de la terre par la création collective et la fabulation en action.
Cette formation fait écho à la programmation du Lieu Unique et aux spectacles de Frédérique Aït-Touati – Earthscape, Trilogie Terrestre et Le Bal de la Terre. Plus d’infos : lelieuunique.com
Possibilité de combiner avec la formation « Cartographie en Terra Incognita : atelier de création : de l’enquête au récit, de la carte à la scène »